Introduction
Face à des sujets techniques ou scientifiques complexes, les élu·es se retrouvent souvent en situation d’incompétence. Cependant, ils ou elles ne sont pas supposés avoir les réponses à des questions qui nécessitent un niveau d’expertise élevé. Recourir à un·e expert·e s’impose comme une solution à part entière. Seulement, vers qui se tourner ? Sur quelle expérience son expertise est-elle fondée ? Comment éviter les conflits d’intérêts ? Entre expertise de laboratoire et expertise de terrain, dans cette table-ronde, nous souhaitons interroger la notion d’expertise plurielle, en donnant la parole à des chercheur·es et membres d’associations qui mobilisent différents types de savoirs, notamment d’associations et de praticien·nes.
Interventions
– L’action sur le climat au niveau local : comment intégrer l’expertise associative ? – Clara SANNICOLO (Responsable climat et territoires au Réseau Action Climat)
Les réseaux associatifs comme le Réseau Action Climat ont pour mission la lutte contre le dérèglement climatique et la promotion des alternatives concrètes et juste pour les citoyen·nes. Pour cela, ils produisent de la connaissance et de l’expertise sur les conditions d’une transition écologique réussie, notamment à l’échelle territoriale. Plusieurs aspects doivent alors être étudiés, comme la transmission de cette connaissance auprès des acteurs de l’action climatique locale. Mais également, la traduction d’une connaissance scientifique et technique en mesures de politiques publiques socialement et politiquement acceptables. Enfin, il s’agit de comprendre les interactions entre l’expertise produite par les réseaux associatifs, l’expertise d’usage des citoyennes et citoyens dans des territoires très variés, et les contraintes techniques, politiques, financières et humaines auxquelles font face les élus locaux au quotidien. Cette présentation propose d’explorer le cycle de vie de l’expertise climatique, de sa production à sa transmission et enfin à sa mise en œuvre au travers de mesures locales concrètes.
– La co-construction des connaissances : l’exemple de la sélection participative des semences avec le Réseau Semences Paysannes – Isabelle GOLDRINGER (Directrice de recherche, Inrae)
L’urgence climatique incite fortement à reconsidérer le développement de nos activités à l’échelon local. L’agriculture est l’un des principaux contributeurs au réchauffement climatique mais est aussi fortement impactée par ces changements.
Elle est de ce fait une source importante d’innovation en matière de pratiques, notamment du fait de l’incapacité de l’approche exclusivement génomique à prédire le comportement les plantes dans les fermes des paysans. Isabelle Goldringer abordera le développement de recherches participatives, ayant permis d’explorer des pratiques agro-écologiques décentralisées et de ce fait mieux adaptées aux conditions locales et aux besoins des territoires.