Les citoyen·nes disposent d’une réelle capacité à servir l’intérêt général et à intervenir utilement dans le débat public, pour peu qu’ils aient accès aux connaissances nécessaires. Les expériences présentées lors de la session précédente sont emblématiques d’une coopération territoriale réussie mais elles restent fragiles et difficilement reproductibles tant elles reposent sur des énergies individuelles. Dans cette table-ronde, nos trois intervenant·es convaincu·es des vertus de co-construire la politique, nous éclaireront sur comment le fait de passer d’expériences de participation citoyenne isolées à des vrais dispositifs démocratiques ancrés dans les pratiques et les esprits peut faciliter la démocratisation des choix scientifiques et techniques.
Interventions
– L’expérience de la démocratie co-constructive – Jo SPIEGEL (Ancien maire de Kingersheim)
Pour transformer en profondeur un territoire, il faut passer par une transformation collective et individuelle. Jo Spiegel, maire de Kingersheim de 1989 à 2020, a pris conscience de la perte de sens politique et démocratique qu’engendre l’exercice traditionnel et providentiel du pouvoir. Pour réenchanter sa commune et réactiver les liens entre la population et ses représentant·es, il a développé une nouvelle forme de gouvernance qu’il nous présentera dans cette table-ronde : la démocratie-construction.
– L’expérience des Conventions citoyennes – Matthieu SANCHEZ (membre de la CC pour le climat, garant d’exercices locaux et membre du comité de gouvernance de la CC sur la fin de vie)
Il y a dans la prise de décision actuelle un enjeu de responsabilité : les décisions et les actes politiques d’aujourd’hui devront être assumés demain. Face à des sujets clivants et/ou controversés, les Conventions Citoyennes se présentent comme un moyen efficace et démocratique d’introduire du collectif dans la prise de décision. Matthieu Sanchez, membre des 150 de la Convention citoyenne sur le Climat et garant de celle organisée par Est-Ensemble sur l’énergie nous partagera son expérience en tant que citoyen puis expert sur ces pas si nouveaux dispositifs démocratiques. (description provisoire)
– Les Boutiques des Sciences comme interface entre demande sociale et monde de la recherche – Nicolas SAULNIER (LPO, Trait d’Union (Boutique des Sciences Montpellier), CEFE CNRS)
Dans un contexte de conflit entre les acteurs du territoire à propos du développement de l’éolien, la Boutique des Sciences de Montpellier a contribué à incuber le projet MAPE, « Réduction de la Mortalité Aviaire dans les Parcs Éoliens en exploitation », une démarche scientifique innovante et collaborative, traduite par le CEFE-CNRS, qui vise à rassembler les différents acteurs concernés par cette problématique et de co-construire des solutions d’amélioration. Nicolas Saulnier présentera ce projet emblématique du rôle que peuvent jouer les Boutiques des Sciences au niveau local comme interface entre demande sociale et monde de la recherche.